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DOA - Dauph House

La house music







"In the beginning

I wanted to do an album with the sounds of the fifties

The sounds of the sixties, of the seventies

And then have a sound of the future

And I thought: "Wait a second

I know the synthesizer, why don't I use the synthesizer

Which is the sound of the future"

And I didn't have any idea what to do but I knew I needed a click

So we put a click on the 24-track which was then synced to the Moog modular

I knew that it could be a sound of the future

But I didn't realize how much impact would be"

Voici le passage célèbre d’une chanson des Daft punk illustrant bien l’esprit dans lequel est né la house music. En effet, c’est la volonté de créer le son du futur par quelques artistes, s’amusant à remixer des sons des 50’s, 60’s et 70’s, avec du matériel de seconde main, qui en est à l’origine.





I- Inspiration

La house music, bien qu'elle soit aujourd'hui incontournable à travers le globe, est relativement jeune : elle est née au début des années 80. Son développement est parallèle au déclin de la musique disco, en raison de la multiplicité des titres qui a provoqué un appauvrissement de leur qualité. On peut situer le décès du disco le 12 juillet 1979, au Comiskey Park de Chicago, où les 60 000 personnes présentes dans le public clament "disco sucks" devant un autodafé de disques d'artistes renommés tels que les Bee Gees ou Village People. Mais alors quels sont les nouveaux sons dans les clubs ?

C’est dans la banlieue de Chicago, dans le club The Warehouse que la house connaît ses balbutiements. C’est après la fermeture du club en 1987 que l’appellation « house music » s’est popularisée en hommage (Warehouse, house t’as capté ?). Son DJ résident Frankie Knuckles, en s’inspirant de multiples styles musicaux comme la disco, la soul, jazz ou encore le funk, expérimente afin de remettre au goût du jour la disco sous une nouvelle forme et parvient à créer un style de musique taillé pour faire danser le peuple dans les clubs : la house. C’est surtout devenu un moyen de se mélanger. Pour l’une des premières fois, la population américaine se mélange sans tenir compte de sa couleur de peau ou de son orientation sexuelle.

Alors que Frankie Knuckles est maintenant considéré comme le père de la house, il n’est pas le premier choix à l’époque pour le club qui lui préfère Larry Levan mais ce dernier refuse l’offre. Ce nouveau style de musique connaît rapidement un grand succès : avec le tempo rythmé de la house (entre 118 et 135 BPM) et des mixs originaux et novateurs, Frankie attire tous les kiffeurs de Chicago dans la Warehouse.


II- Technique de composition

Qui dit nouveau style dit nouvelles techniques de composition. Les premiers compositeurs de house sont plutôt fauchés et n’ont d’autre choix que de se tourner vers les “pawn shops” (les magasins d’occasion) pour acheter du matériel. Certains outils vont ainsi être détournés de leur fonction d’origine, pour servir la composition des producteurs de house.

La rythmique (drums) va être accentuée, et sonner plus fort que dans les titres de disco, et ce grâce aux boites à rythmes récupérées notamment dans les pawn shops. C’est de cette manière que les machines de la marque Roland, qui étaient jusque-là des échecs commerciaux, vont se populariser dans le milieu de la musique électronique. La boîte à rythme Roland TR-909 devient un incontournable pour créer des rythmes, alors que la Roland TB-303 va servir à créer les lignes de basses typiques de la house. Le synthétiseur Roland SH-101 vient couronner le tout pour donner un mélange de sonorités qui caractérise le genre : c'est le début de la house music en tant que genre à part. L'acid house naît aussi de ces nouvelles machines, grâce aux modulateurs de sons proposés sur les synthétiseurs de basse.

La recette miracle d’un bon morceau était donc la suivante : un sample de disco, un sample de voix type gospel ou disco, un rythme marqué (de type BOUM TCHACK), avec éventuellement un synthétiseur jouant des sonorités années 80 et/ou une basse très électronique créée avec cette bonne vieille TB-303 de chez Roland.


III - Démocratisation et rayonnement à l’international

1. National

Il faut savoir qu’il n’y a pas que Chicago qui a mis en lumière la house, à New-York au Paradise Garage le DJ Larry Levan propage lui aussi ce style mais avec des sons plus chill aux tempos bas, influencés par le downtempo.

En 1982, alors que la house music commence à émerger à Chicago, un homme prénommé Larry Sherman décide de fonder le label Trax aux côtés des artistes Rachael Cain, Vince Lawrence et Jesse Saunders. C’est ainsi que le premier label de House music voit le jour. Heureusement pour Larry Sherman, il fut le seul de tout Chicago à disposer d'une presse à vinyle et va produire en conséquence une quantité astronomique de disques tout en payant les artistes plus ou moins justement.

C’est également en 1982 que le Warehouse change de nom pour devenir le Music Box et son nouveau DJ résident Ron Hardy propose une nouvelle forme de house plus rapide et plus rythmé, et pour cause : sa forte consommation d’ecsta faisait qu’il trouvait que la house était trop douce et que le son ne pénétrait pas assez dans ses oreilles. C’est ainsi qu’est née l’acid house.

La house continue à se développer et plusieurs artistes émergeants participent à sa promotion à l’instar du groupe Hot Mix Five, qui diffuse ses premiers mixs tous les samedis soir à la radio WBMX de Chicago.





2. International

En Angleterre et à Ibiza, c’est également dans les 80’s que la House music fait son apparition sur notre vieux continent.

À l’époque, les hipsters et musiciens anglais appréciaient la musique afro-américaine et finirent par découvrir la musique électronique de Chicago et Détroit alors inconnue en Europe. Des DJs tels que Mike Pickering et Dave Haslams commencent à en jouer des morceaux dans les nouveaux clubs, alors séduits par ce genre nouveau et entraînant. Ces derniers étaient notamment associés aux soirées folles de “Madchester”, en référence à la scène musicale et culturelle de Manchester connue pour ses raves et ses excès. À travers les soirées Nude qu’il organise à l’Hacienda (épicentre du mouvement Madchester), Mike Pickering devient l’ambassadeur et l’un des pères fondateurs de la musique house en Europe.



Le “Second Summer of Love” des étés 88 et 89 voit l’apparition de nouveaux genres stylistiques rendus possible par l’évolution des équipements et des instruments. Cette période de révolution musicale permettra le développement de la scène house et sa démocratisation dans le milieu de la nuit et des rave parties.

Parallèlement à l’Angleterre, Ibiza, une petite île des Baléares, désormais mondialement connue pour ses soirées animées et libres, servira de catalyseur et deviendra l’un des premiers lieux où la house et ses sous-genres se popularisent. Elle entraînera naturellement le reste de l’Europe et tous ses adeptes de la fête.

Cependant, les décès engendrés par les raves anglaises et leurs excès obligent le gouvernement à réagir. Margaret Thatcher décide alors d’interdire les rassemblements de plus de 10 personnes autour de la “musique répétitive". Cela ne suffira pas à arrêter les musiciens et les amoureux de la nuit qui partiront se réfugier en France ou en Allemagne pour continuer à danser sur les rythmes effrénés des TB-303 couplés au groove des synthés.

Depuis, la musique house n’a cessé de se développer et de gagner en popularité. Son succès mondial et indiscutable en fait aujourd’hui l’un des genres de musique électronique les plus appréciés et reconnus.


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